Une table ronde sur l’avenir des policiers municipaux en Polynésie française
Papeete le 19 février 2025 –
Le Président du Centre de gestion et de formation, René TEMEHARO, accompagné de son directeur général des services, Heiarii BONNO, et de son assistant de formation en sécurité publique, Briscoe PANAI, a participé, mercredi matin, à une table ronde en visioconférence consacrée aux Polices municipales de la Polynésie française.
Cette rencontre a été initiée par la sénatrice du Val-d’Oise, Jacqueline EUSTACHE-BRINIO, la sénatrice de la Polynésie française, Lana TETUANUI et le sénateur de l’Hérault, Hussein BOURGI, membres de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale, du Sénat dans le cadre d’une mission d’information sur les polices municipales et leurs possibles réformes.
Une participation élargie des acteurs de terrain
Cette table ronde a rassemblé de nombreux représentants municipaux et chefs de brigades. Parmi les Tavana présents figuraient Patrick BORDET, élu de la commune de Papeete, Cyril TETUANUI maire de Tumaraa, Matahi BROTHERSON maire d’Uturoa, Gaston TONG SANG maire de Bora-Bora et Frédéric RIVETA maire de Rurutu. Les communes de Punaauia, Teva i Uta, Nuku-Hiva et Rangiroa étaient représentées par leurs chefs de brigade.
L’objectif était d’examiner le statut des policiers municipaux, et d’identifier leurs besoins afin de faire évoluer les textes notamment en termes de compétences, de collaboration et d’équipements.
Les défis et besoins des policiers municipaux
Les policiers municipaux sont souvent les premiers intervenants sur le terrain et prennent en charge de nombreuses missions liées à la petite délinquance. Toutefois, une certaine frustration subsiste quant au suivi des interventions et aux compétences limitées des policiers municipaux (l’espace maritime, le foncier, les violences intra-familiales, la circulation des produits de stupéfiants, …). Ces dernières posent de sérieux questionnements particulièrement sur les îles isolées où l’intervention des gendarmes peut prendre plusieurs jours.
Certains intervenants ont, souligné la nécessité d’une évolution statutaire permettant aux policiers municipaux d’exercer des compétences supplémentaires, comme en matière de vérification d’identité, de contrôle d’alcoolémie et de constat des infractions au code de la route.
La question des équipements et de la formation
Actuellement, les policiers municipaux de Polynésie française ne peuvent être équipés que d’un bâton de défense et d’un aérosol anti-agression de 100 ml. La question de l’armement soulève encore un débat au sein des municipalités de France.
Si le port d’armes venait à être adopté, il serait plus que nécessaire que celui-ci fasse l’objet d’une formation rigoureuse et de qualité au même titre que la Police nationale.
En termes de formation générale, le Président du CGF a rappelé que les policiers municipaux suivent une formation initiale et continue sur les gestes techniques professionnels d’intervention (GTPI), le rappel des pouvoirs de police du maire, la police du littoral, les activités funéraires, ainsi qu’en matière d’environnement.
Face à la recrudescence de la délinquance et des difficultés rencontrées sur le terrain, la mission d’information menée par le Sénat est cruciale pour accompagner, dans les meilleures conditions, la réforme des compétences des Policiers municipaux.
Le CGF tient à remercier chaleureusement les sénateurs à l’initiative de cette mission d’information qui permettra de mettre en lumière les réalités concrètes du terrain dans le domaine de la sécurité publique.